Epaisseurs infimes,
L’océan relâche ses vapeurs salines.
Langueurs ultimes,
Les cotons explosent d’ardeurs câlines.
Les faisceaux de lumière,
En spectres matinaux impatients.
Les monceaux de prière,
En amants torrides et balbutiants.
Sous les becs de gaz jaillissaient des ombres
sculptées par les nuées de flammes léchant la nuit froide.
Un visage furtif posa son contour imaginaire
sur la rampe du métro.
Le vent s’engouffra sous mes pas avides et
pressés par le désir du temps ralenti de mes sens aux aguets.
Au seuil du trottoir, après avoir emprunté le
long voyage de l’escalator, un taxi mauve brisa ma mémoire et les images de tes
rires tressés de mèches blondes s’évanouirent de mon regard.
Le chauffeur par la portière interpella mon
rêve éveillé, je ne répondis pas, figé dans l’éternité des instants perdus.
Une vitrine étincelante de couleurs proposa
une poupée habillée d’étoffes africaines. Au loin, quelques vers de Rimbaud
clamaient le sang de l’aube et les perles vermeilles de la chair.
Quand la morsure à la naissance de mes lèvres
réveilla mon être endormi, plusieurs décennies partirent en fumerolles
évanescentes.
Saturne courba ses anneaux et formant un
diadème de poussière, déposa cette couronne sur mon âme d’enfant émerveillé.
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