samedi 19 janvier 2013

Frozen


Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Le balancier foudroie le temps des étoiles,
Le fluide de la lumière glisse sous la toile…
Les cristaux de glace brise l’espoir.

Le calendrier déchire notre histoire,
Tenailles impossibles du dérisoire…
La neige étanche nos cœurs noirs.

Le secret de la vie gît sur un désert arctique,
Pôles évanescents du silence pathétique…
Un nom résonne comme un glas du soir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Ellipses admirables d’une musique ancienne,
La lumière perdue à travers les persiennes…
Névés éclairs nés d’autant d’allumoirs.

Le feu éternel couve entre les lignes lointaines,
Il suffit d’ouvrir l’âme vers la mer tibétaine…
Sommets d’abnégation à entrapercevoir.


La paroi de l’amour se fissure dans le vide,
Envahit de la paix de l’infini avide…
Se laisser enfin brûler par son bougeoir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Intense flamme réconfort de conscience,
Néant recouvert de l’ignorance de la science…
Lâcher prise pour l’éther et l’entrevoir.

Je suis enfant prophète ignoré des hommes,
Comme le tourbillon fugitif d’un somme…
Je pleure la vérité lovée sur mon perchoir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Une nuit aux jardins de Cluny




Errance incertaine en l’amour, sous la pluie miaulent les trottoirs, pavement reluisant de l’eau froide d’un ciel d’hiver. Les lumières artificielles de noël blanchissent les façades des bâtiments tandis que les lampions de l’avenue éclairent le passage furtif des voitures. La ceinture lactée de tes yeux brille sous le fard de tes paupières mi-closes, les humeurs des cieux balancent le contraste de ton sourire posé sur la rosée des jardins de Cluny.

Les chemins incertains de la déraison humaine, guide mes pas sous les voiles imaginaires de ton corps, nous marchons sur le sentier de lune parmi les étoiles.

Princesse Tsarine



Les étranges personnages de la douceur du temps,
Caressent le clignement de tes paupières.
La ligne miraculeuse de ton sourire aspire mon souffle,
Le vent balaye l’ombre de tes cheveux sur le sable
Le bleu de mer s’étend de l’infini à l’horizon de l’écume.
Un enfant joue sur ton épaule à peine découverte,
Son rire éclabousse les anges aux voiles du port lointain.
A genoux sur le quai aux claquements des lattes de bois 
Je prie au silence de tes bras le repos de mon âme.

La balancelle et Tsarine



Le jardin par la fenêtre de la cour semble paisible, quelques feuilles tournent au vent, la peinture bleu clair du ciel aspire la clarté du soleil. Sur le bord du bassin nage la robe limpide d’une eau fraîche, sur l’onde des nénuphars ondulent et se balancent silencieusement. Comme la brise de son velours irise la surface d’infimes clapotis, sur les pourtours danse la clameur amoureuse de batraciens animés par des vocalises affriolantes. La rosée clairsemée sur l’herbe verdoyante, pose des notes limpides aux parterres des massifs de violettes. Allongée sur la balancelle, sur un matelas de tissus aux motifs façon cachemire, Tsarine se pavane d’un long soupir de sommeil. Ses cheveux noirs et lisses s’éparpillent sur le coussin d’appoint, la ronde du silence se promène au creux de ses hanches, effeuillant le drap soyeux d’une robe rouge.

Le Marin




Immense complainte aux confins de l’horizon, descendant les alizées sous le claquement de la toile, l’écume en poupe jaillissante, le vol des albatros suspendu aux élingues du mât ; sensation douce de l’iode fixée sur mes paupières, je pense à la dentelle de tes lèvres sur ma peau. L’océan balaye mes envies de toi et avive l’eau de mes larmes. 

Je suis ! (Pour ma reine Tsarine)




Je me suis endormi, mais le géant se réveille...
La souffrance ne doit plus être...
Il est temps de sortir à la lumière et de jetter les peurs aux oubliettes
Tu mérites amplement ta couronne de reine...
Les couleurs des voyelles, poésie de jeunesse, doivent éclairer la voute céleste et couvrir les peines anciennes des nouvelles promesses...

L'âtre du volcan est remonté au sein de la bouche terrestre, les anges de feu nettoieront l'âme noire des sentiments oubliés..
Achille est prêt à mourir, mais à aujourd'hui, sa gloire n'est pas encore venue et le temps de vivre s'annonce seulement...
Epouse-moi comme l'océan embrasse le ciel, si proche et si loin et pourtant en symbiose avec le vent, le soleil, la terre...

Prend ma main et glisse au pays de songes bien vivants, là en marchant dans les rues, l'amour en calicot ostentatoire ...
Oui l'éternité reconnaîtra l'unisson de nos âmes...
La naissance est une éjection, tout juste arrivé au monde, en un cri de vie, les yeux sur la prophétie de l'éveil pourtant une réalité : je suis !

Eclats de l’aube (L'anneau de Tsarine)




Allumage, 
Dieu dans son génie perturba la course de la lumière...
Dérapage,
La comète feu de glace incurva sa chevelure formant une crinière...

Nul soleil pour prendre ce cœur arraché à la matière en fusion, 
Nul éveil pour rendre ce bonheur à la floraison des pétales en suspension.

Arrogance,
La cohorte des filles du jour s’échevela du sentier de la nuit...
Fragrance,
Similitude de millier de parfums papillons d’or nés de l’ennui...


L’épée du temps dans son élan de balancier siffla un air aiguisé à la courbure de l’horizon. A l’amour son cri déposa une corolle de présents, femme aimée sous la saignée de l’homme noir, les corps frissonnant des aurores projetèrent leurs ondes en un chant organique coloré.

La marche nuptiale de l’aube naissante sous les étoiles voilées, effaça le temple de l’univers, l’arc du monde éjecta son humeur flamboyante à la face des océans.

L’anneau d’allégeance scintilla à la taille échancrée d’une princesse souveraine des cieux, les éclats de l’aube en parures de diamants, colliers de rubis et bracelets d’émeraudes, dans ses yeux le saphir hautin. 

Te Quiero (Tsarine)




Un souffle diffus me murmure des âmes 
Epris d’ivresse à ses lèvres se damne 
Un amour de fines perles et de plumes
Et se mire reflet de ses mammes lune
Soulevée frivole pétale de bouton
Jeune fier coquelicot de belle saison
Comme me pousse un désir en oraison
Déclame en sa bouche un si doux frisson
Ma merveille mon orient sous les voiles
Aspire à mes sens sans mot se dévoile
Brise moi mille une fois sans étiole
Le temps d’emplir l’essence d’une fiole
A ma tendre folle épouse de nuitée
A la fronde de tes yeux se plit un songe
Le monde s’écoule en rubans alités
Suspendu dans l’onde un instant des anges