jeudi 31 mai 2012

Souvenirs

Epaisseurs infimes,
L’océan relâche ses vapeurs salines.
Langueurs ultimes,
Les cotons explosent d’ardeurs câlines.
Les faisceaux de lumière,
En spectres matinaux impatients.
Les monceaux de prière,
En amants torrides et balbutiants.

Sous les becs de gaz jaillissaient des ombres sculptées par les nuées de flammes léchant la nuit froide.
Un visage furtif posa son contour imaginaire sur la rampe du métro.
Le vent s’engouffra sous mes pas avides et pressés par le désir du temps ralenti de mes sens aux aguets.

Au seuil du trottoir, après avoir emprunté le long voyage de l’escalator, un taxi mauve brisa ma mémoire et les images de tes rires tressés de mèches blondes s’évanouirent de mon regard.
Le chauffeur par la portière interpella mon rêve éveillé, je ne répondis pas, figé dans l’éternité des instants perdus.

Une vitrine étincelante de couleurs proposa une poupée habillée d’étoffes africaines. Au loin, quelques vers de Rimbaud clamaient le sang de l’aube et les perles vermeilles de la chair.
Quand la morsure à la naissance de mes lèvres réveilla mon être endormi, plusieurs décennies partirent en fumerolles évanescentes.

Saturne courba ses anneaux et formant un diadème de poussière, déposa cette couronne sur mon âme d’enfant émerveillé.

Je marche...



Il résonne sur l’orbite de Saturne un chant corporel diurne.

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.



Des fragments d’azur implorent la déesse, Le fracas du prisme lunaire épouse l’horizon.

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

La corolle de nos accords irise nos pupilles, la flamme de l’ivresse arpente le frémissement de nos peaux mêlées,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

Nos épousailles éclaboussent la peinture stellaire, aspirant la chevelure d’Andromède,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

Le disque lumineux source éternelle de nos baisers, glisse au delà de l’héliosphère,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

Un ange noir essuie l’encre de tes paupières humides, là bas parmi les rameaux du temps,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

Exfolier le satin et la poussière nés de l’amour sur ta bouche, ici enlacé entre tes bras,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.
Insolente courbure halée de tes diamants, une larme d’extase versée sur ton front,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

J’écris d’un pinceau rose des lettres imaginaires au fond de ton clair désir de chair animé,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

J’entends souverain que je suis esclave de tes soupirs de reine, j’entre au sabbat de la magie,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.

Cymbales et harpes du zéphyr couvrant l’immensité du cosmos, j’ai déchiré mes tympans de ton nom,

Je marche dans tes yeux,
Je marche dans ton âme.
 


Toi qui meurt



Le couvre lit blanc des maux
Enserre de flammes ses étaux,
Pinces ciselées de douleur
Sur mes plaies des couleurs.

Le sifflement incandescent
Strie son feu évanescent,
Il anime ma funeste mémoire
D’un étrange grimoire.

Elire l’enfant nouveau né,
L’habiller de l’espoir ajourné.
Au sang brillant du couchant
Etouffer le chœur d’un chant.

Allonger la nuptiale robe
Aux étoiles qui se dérobe,
L’ultime battement de noirceur
Etreinte de paix en douceur.

Luminescence



Instances
Des célestes…
L’éclat de l’univers
Dans un œil limpide.
Circonstances
Des gestes…
Lumière en dévers
Dans un regard insipide.
Un baiser s’accouple,
D’un rose souple
Sur ce bouton du calice,
Pays merveilleux d’Alice.

Toi qui perce mon secret,
Moi qui m’éloigne sans regret.
J’essuie l’encre de tes pleurs
Amour à mille ampleurs.

Toi qui boit mon âme,
Moi aux étoiles qui se pâme.
J’abreuve le feu de tes songes
Essence à mille mensonges.

Prestances
Des soleils…
Cercles de gravités
Lunes rondes en cavités.
Substances
Des vermeils…
Fleurs de suavités
Sous la peau des concavités.

Toi que je nomme incendie,
Moi que la flamme irradie.
J’essuie la peur de tes maux
Amour de mille émaux.

Toi que je souffle aux vents
Moi que brise l’air aux évents.
J’abreuve l’eau de ta clarté
Essence de parfum farté.

Orange Bleu (Ode à la terre)




Le bleu de ton orange
Réclame sa part d’ange.
Une peau parfumée de l’étrange
Délivre la vie sans échange.
L’écho de la jeunesse
Tatouée sur une bouche en liesse.
L’homme éclairé de finesse
Chevauche ta hardiesse.
Ton océan délivre du mal
Métamorphose d’un animal,
Au soleil expose son ardeur
D’un amour chapardeur.
Le bleu de ton orange
Réclame sa part d’ange.

Carrousel



Joindre les mains du destin,
Fleurir des lendemains de festin ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Feindre le carmin de couleur,
Ceindre le jasmin de douleur ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Lier les fleurs de sentiments,
Délier le souffleur de filaments ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Plier les feuilles d’automne,
Déplier le recueil monotone ;
 Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Lever le front de l’enfance,
Elever l’affront de l’offense ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Maquiller tes lèvres de miel,
Ecarquiller la fièvre sans fiel ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Dessiner le calicot de ton rêve,
Dessiner le coquelicot de ta sève ;
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.

Sourire essence de l’âme,
Rire incandescence qui se damne.
Belle Isa esprit de sel,
Dans tes yeux ce carrousel.