mercredi 1 février 2012

Opium




La glace perce mon cœur d’un acide pervers. Le ciel brille d’un souffre éclatant et la mer refoule des mousses divines.

Un tourbillon de vent blême épanche l’amour dissout du sel, intemporel corrosion de l’âme, sur la terre de Tahar.

La dune courbe l’échine à la nuit qui fuit l’aube blanche, puis des rayons de lune se meurent, chauffés par un soleil vainqueur.

La pluie grise de la mousson vaporise les sables en fresques sauvages, projetant des vapeurs de lumières étincelantes.

Suivant la trace d’une ligne nomade, des saris de jade coulent d’une femme diaphane : elle marche sur l’eau sacrée du lotus.

Un prêtre Jaïn, la bouche voilé d’un linge, me regarde… De mes pensées jaillit un calice de marbre cristallisé, un être au karma drapé de jaune et d’or.

Les acacias aiguisent leurs épines vertes et le dieu singe bascule dans l’univers lointain d’une pointe himalayenne.

Souffler, souffler les effluves d’alcools sur cette route, ma monture déjantée,  grimace sous sa muselière et d’ironie dandine ses bosses animales.

Le scorpion m’évite et un paon ventile mon corps brûlant… Hurler dans ce couloir orange à ce dieu absent et au delà des milliers de symboles astringents du vin d’opium.

Doucement vient l’implosion du cœur vermillon en cataractes de lies amères, le repos gravé au fond des rétines, la peau desséchée sur les cailloux d’un désert. 

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